« Faisons un rêve », par Maurice, 80 ans.

Maurice fêtera ses 81 ans en 2019, il fait partie de l’Association « les Audacieux » de la première heure et compte parmi nos adhérents les plus assidus, présent à la plupart de nos activités. En cette période de vœux, de bonnes résolutions et de projets formulés, il nous parle ici de ses rêves pour le projet Maison de la Diversité, porté par Stéphane Sauvé.

Belle Année 2019, Cher Maurice !

 

« Faisons un rêve »

De nombreux Audacieux, parmi les nouveaux et parmi les plus anciens qui n’ont jamais lu de près le projet, n’ont qu’une vague idée de ce que sera LA MAISON DE LA DIVERSITÉ ; une maison pour toutes et tous, sans discrimination liée à l’orientation sexuelle ou de genre, une maison où cohabiteront tous les profils et toutes les histoires…

 

Imaginons…

Planté dans un quartier agréable d’une grande ville de province ou peut-être à Paris, l’immeuble était neuf et ses petits balcons plus ou moins fleuris.
Arrivé la veille, Monsieur Jean est en train de faire le tour de la Maison. Il a quitté son appartement d’une autre ville assez lointaine, comme la plupart des résidents. Il y a laissé peu de choses, quelques rares amis, des commerçants sympathiques, des habitudes surtout et tous ces petits riens qui font votre cadre de vie.

Il a apprécié l’animation du hall d’entrée de la Maison, avec l’espace où officie le Médiateur-Concierge-Intendant qui n’a pas une minute de répit. Dans ce hall se croisent résidents et habitants du quartier. Il y a des boites aux lettres, des panneaux affichant les nombreuses activités proposées, celles de l’extérieur » aussi sont en bonne place ; une mini-boutique tenue par les résidents pour les imprévus.

Monsieur Jean, qui marche encore sans trop de soucis, apprécie la largeur de l’ascenseur, des couloirs, des coins lecture dans les angles, avec trois fauteuils et un présentoir à journaux.

Le résident qui l’a accueilli lui a déjà fait visiter la vaste salle polyvalente et modulable où se tiennent les réunions « plénières » de la Maison, les réunions avec le quartier, et où les portes coulissantes une fois fermées, divers ateliers et activités en petits groupes.

Il s’est étonné – avant explications – de salle étrange où plusieurs réchauds sont alignés, et une longue table en face. Trois grands éviers aussi… C’est un espace cuisine collective : un planning organise les repas pris ni en studio, ni en groupe. Si un résident reçoit, si cinq ou six résidents veulent partager un repas ensemble, cette cuisine communautaire n’a pas les mêmes règles. Celles et ceux qui l’utilise, gèrent repas, approvisionnement et nettoyage…

Monsieur Jean est monté au dernier étage où plusieurs chambres sont louées à des étudiants (toutes les villes qui en accueillent ont des problèmes de logements. Là, les jeunes disposent non d’un studio exigu mais d’une chambre bien équipée pour un loyer très inférieur au prix du quartier, en échange d’heures d’aides diverses aux seniors des étages inférieurs : promenade, bavardage, échanges culturels, bricolage… Du vrai intergénérationnel !

 

Dans ses meubles…

Monsieur Jean ayant fait un tour, non du propriétaire mais du « multi-locataire », regagne son studio pour souffler un peu.

Il lui reste encore de nombreux espaces collectifs et partagés à découvrir (notamment l’espace jardin collectif), mais ce sera pour demain. Il regarde autour de lui : certes, ce ne sont plus ses trois pièces d’il y a encore quelques jours. Certes, il a laissé, après des choix douloureux, une partie de son vécu matériel des années passées.

Mais il est « dans ses meubles ». La pièce est assez vaste pour son lit, son beau bureau Empire et la chaise, un fauteuil confortable, sa bibliothèque (la plus petite).

Un grand espace de rangement, dans l’entrée, accueille ses vêtements et divers. Un coin salle à manger pour tus les jours, quand il préfère être seul à cette heure (la cuisine est petite mais très rationnelle).
Grande fenêtre – il y a des logements à balcons, mais pas tous – assurant une bonne luminosité.
Belle salle d’eau avec douche adaptée. Rampes discrètes là où il faut. Prises de courant à bonne hauteur. Prise multiple pour TV et ordinateur.

Monsieur Jean regarde tout cela d’un air satisfait : il n’a peut-être plus que ces « quatre murs », mais il a à disposition tout ce que l’on vient de lui montrer.

Il sait aussi ce que la communauté lui demandera : sa participation, son implication au sein de la Maison !
Offre d’aide aux autres selon ses compétences particulières. Il est dans une structure solidaire et communautaire.
Il sait surtout qu’il devrait, malgré son tempérament un peu timide, se faire rapidement des amis parmi la trentaine de personnes résidant ici.
Et cela n’a pas de prix.

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